« Oui, mais » à la joint-venture entre la SSR, Swisscom et Ringier

La SSR obtient le feu vert de l'Office fédéral de la communication (OFCOM) pour la coentreprise ...
« Oui, mais » à la joint-venture entre la SSR, Swisscom et Ringier

Photo: Keystone

La SSR obtient le feu vert de l'Office fédéral de la communication (OFCOM) pour la coentreprise publicitaire avec Swisscom et Ringier, mais sous condition. La publicité ciblée en sera exclue et la SSR sera contrainte d'informer régulièrement l'OFCOM.

Pour le moment, rien n'indique que cette coentreprise nuirait au développement des autres médias, ni qu'elle aurait un impact négatif sur l'exécution des programmes de la SSR, ont annoncé lundi l'OFCOM et le Département de la communication (DETEC).

Toutefois, l'autorité de surveillance exige de la SSR qu'elle lui mette à disposition toutes les informations sur le développement de la coentreprise ainsi que sur ses effets. La SSR devra lui fournir un rapport tous les six mois.

Il devra notamment préciser le portefeuille commercialisé par les trois groupes, les conditions d'accès par les partenaires commerciaux, les taux de commission pour les partenaires commerciaux et les coactionnaires ainsi que l'évolution des recettes publicitaires et de parrainage de la SSR.

La SSR ne peut pas encore diffuser de la publicité ciblée, contrairement aux télévisions privées, faute de base légale. Cela reviendrait à créer de nouveau programmes soumis à concession, explique l'OFCOM. Avec le DETEC, il va donc plancher sur des mesures pour introduire la publicité ciblée. De son côté, la SSR peut également faire une demande pour modifier sa concession.

Le DETEC souligne qu'il est important que toutes les télévisions soumises à concession, y compris à SSR, 'puissent profiter des avantages de la publicité ciblée pour garantir à moyen terme leurs recettes publicitaires'.

Feu vert de la COMCO

En décembre, l'Office fédéral de la communication (OFCOM) avait interdit à la SSR par une mesure provisionnelle de profiter de la coentreprise avec Swisscom et Ringier dans le secteur de la commercialisation de publicité. Cette interdiction a permis à l'office de terminer son enquête.

L'OFCOM voulait analyser la participation de la SSR dans le cadre du droit de la radiodiffusion, et vérifier si ce regroupement 'compromet l'exécution du mandat de programmes de la SSR et/ou s'il restreint considérablement la marge de développement d'autres entreprises de médias'.

La COMCO a déjà approuvé en décembre la création de la 'joint venture' entre les trois groupes sous l'angle du droit des cartels. Cette collaboration va constituer une entreprise forte, a remarqué la COMCO. Mais le gendarme de la concurrence de la Confédération note que d'autres concurrents importants subsistent en matière de publicité en ligne, TV, radio et dans la presse écrite.

En outre, le développement du marché en matière de publicité TV ciblée est actuellement incertain, ce qui rend une suppression de la concurrence efficace 'improbable'. La COMCO relève encore qu'elle pourra toujours intervenir par la suite si l'entreprise commune atteint une position dominante sur le marché et en abuse.

Aternative suisse aux géants américains

Pour mémoire, Swisscom, la SSR et Ringier ont annoncé à la mi-août leur alliance dans le domaine publicitaire. Leur idée est de proposer une 'alternative suisse puissante' aux géants américains du secteur Google ou Facebook, lesquels concentrent environ 50% des parts du marché du secteur de la publicité numérique en Suisse.

Cette coopération inclut la création d’une société anonyme, dont le nom n'est pas encore connu, à laquelle chacune des trois entreprises participera à raison d’un tiers. Swisscom et Ringier y apporteront leurs activités publicitaires, la SRG SSR y intégrera publisuisse.

L'entreprise commune, qui comptait entamer ses activités au premier trimestre 2016, comptera environ 290 employés. Elle aura comme directeur général Martin Schneider, actuel patron de publisuisse.

/ATS


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