Les passagers des trains verront probablement les tarifs augmenter dès 2017 en Suisse. En cause, la hausse du prix du sillon, payé par les compagnies ferroviaires. L'augmentation du prix du billet arrive au mauvais moment ou est superflue, critiquent des organisations
La hausse du prix du sillon fait partie intégrante du plan de Financement et d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire (FAIF), voté en 2014. En 2013, le Conseil fédéral avait décidé de l'accroître de 200 millions de francs et avait ainsi rempli de manière anticipée la première étape de la hausse.
Le prix du billet avait augmenté en décembre 2012 de 5,2%. La deuxième étape interviendra en 2017 avec une hausse du prix du sillon de 100 millions. Elle sera introduite avec la modification de l'ordonnance sur l'accès au réseau (OARF), mise en consultation jusqu'à mi-avril par le Département fédéral des transports (DETEC).
Hausse 'politique'
'Nous craignons une hausse importante des tarifs, d'autant plus qu'il n'y en aura pas fin 2015', a expliqué à l'ats Mathieu Fleury, secrétaire général de la Fédération romande des consommateurs (FRC). Les usagers sont en général prêts à assumer une hausse de tarif ou de prix s'ils constatent une plus-value.
'Par contre, une augmentation liée au prix du sillon est inacceptable, car il s'agit d'une hausse 'politique' du tarif, qui va à l’encontre de décennies d'encouragement du passage de la route au rail', déplore M. Fleury.
'Augmenter les tarifs maintenant serait un mauvais signal', renchérit Kurt Schreiber, président de Pro Bahn, la communauté d'intérêt des utilisateurs des transports publics. La situation a changé, avec le franc fort et le pétrole bon marché.
La situation des entreprises ferroviaires est en outre suffisamment bonne pour supporter la hausse des coûts des infrastructures, estime M. Schreiber. Et de demander que les transports publics, qui ont déjà anticipé une hausse des prix des billets selon lui, s'en passent complètement.
Mauvais moment
Pour l'Union des transports publics (UTP), qui avait soutenu le FAIF lors de la votation, c'est hors de question: 'Les entreprises vont répercuter l'augmentation du prix du sillon sur les clients', confirme Andreas Keller, porte-parole de l'UTP. Les modalités ne sont toutefois pas encore définies.
Si le Conseil fédéral maintient ses plans comme prévu, les usagers du rail payeront plus pour leurs billets et abonnements au moment du changement d'horaire de décembre 2016. Pro Bahn parle d'une hausse de l'ordre de 5 ou 6%. 'C'est un chiffre qui est articulé', selon son président M. Schreiber.
/ATS