VW: plus de 2000 plaintes pénales en Suisse transmises en Allemagne

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a finalement récolté plus de 2000 plaintes pénales ...
VW: plus de 2000 plaintes pénales en Suisse transmises en Allemagne

VW: plus de 2000 plaintes pénales en Suisse transmises en Allemagne

Photo: Keystone

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a finalement récolté plus de 2000 plaintes pénales dans le cadre du scandale Volkswagen des moteurs diesel truqués. Le paquet a été transmis en Allemagne au Parquet de Brunswick, dans le Land de Basse-Saxe.

Ces plus de 2000 plaintes pénales (2034) ont été rassemblées auprès du MPC en accord avec la Conférence des procureurs de Suisse (CPS). Leur transmission dans le Land du siège du constructeur automobile allemand Volkswagen (VW) intervient par le biais d'une demande de délégation de la poursuite pénale, a indiqué vendredi le MPC.

Vaud en force

Le MPC s'était mis d'accord en octobre dernier, juste après l'éclatement du scandale des émissions polluantes des voitures du groupe VW, avec les 26 Ministères publics cantonaux sur le fait que toutes les plaintes devaient être déposées auprès de ses services. L'idée visait à trouver une solution valable pour toute la Suisse.

Dans le détail, il apparaît que le canton de Vaud concentre à lui seul 852 des 2034 plaintes récoltées au niveau national, selon le MPC, contacté par l'ats. Globalement, ces plaintes proviennent de 23 cantons, aucune n'étant issue de Glaris, d'Appenzell Rhodes-Intérieures et d'Uri.

Les autorités de poursuite pénale suisses ne mènent pas elles-mêmes une enquête en relation avec le scandale Volkswagen, précise le MPC. Dans le cas présent, le Parquet de Brunswick mène déjà une enquête pénale intégrant la totalité de l’état de fait et, partant, les 11 millions de véhicules concernés de par le monde.

180'000 véhicules en Suisse

Le 1er février, le MPC avait déjà compté entre 1500 et 2000 plaintes pénales. Ce nombre a donc peu évolué en deux mois et demi. Pour mémoire, 180'000 véhicules (11 millions dans le monde) sont équipés avec des logiciels truqués. Les organisations de défense des consommateurs suisses souhaitent que les automobilistes concernés soient dédommagés.

Ces dernières avancent toutefois en ordre dispersé depuis début mars. Le front commun entre la Fédération romande des consommateurs (FRC) et son homologue alémanique de la SKS s'est lézardé, la première décidant de poursuivre les négociations avec Amag, l'importateur VW en Suisse, la seconde optant pour une suspension.

Aux Etats-Unis, Volkswagen a trouvé 'un accord de principe' pour éviter un procès dans l'affaire des moteurs diesel manipulés pour tromper les normes anti-pollution, a annoncé jeudi un juge californien. Cet accord ouvre la porte à un dédommagement des propriétaires lésés, sous plusieurs formes.

Nouveau rappel de voitures

Par ailleurs, quelque 630'000 voitures diesel allemandes vont être rappelées et Renault est épinglé après des irrégularités sur les émissions polluantes révélées par une enquête allemande qui a suivi l'éclatement du scandale Volkswagen, dont les ondes de choc continuent de se propager.

Audi, Porsche, Opel, Mercedes (groupe Daimler) et Volkswagen vont devoir rappeler 630'000 voitures en Europe, a indiqué une source au sein du gouvernement allemand. Et peut-être le français Renault aussi, les mêmes irrégularités ayant été relevées sur certains de ses modèles. La plupart des constructeurs n'étaient pas joignables pour commenter.

Sur les véhicules incriminés, le système de filtration des émissions polluantes est systématiquement désactivé quand la température extérieure descend sous un certain seuil. Or, d'après les normes européennes en vigueur, cette procédure n'est autorisée que si elle permet d'éviter un accident ou un dommage causé au moteur.

Problème différent de VW

Le gouvernement allemand exige donc des constructeurs qu'ils revoient ce mécanisme, et pour cela ils devront rappeler les véhicules concernés, selon la source interrogée.

Le problème est différent de la tricherie avouée en septembre dernier par le Volkswagen, qui a équipé le moteur de quelque 11 millions de véhicules diesel d'un logiciel truqueur pour faire passer, lors des tests de contrôle, les voitures pour moins polluantes qu'elles ne sont en réalité. Mais ce nouveau coup dur pour l'industrie automobile est une des multiples répliques du séisme causé par ce scandale planétaire.

/ATS


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