Les opposants au projet de loi Travail ont organisé jeudi une nouvelle journée de mobilisation en France. Aucun incident n'a été signalé. A Paris, une centaine de personnes contrôlées notamment avec des objets pouvant servir de projectiles ont été interpellées.
Dans la capitale, entre 60 et 70'000 personnes ont manifesté dans le calme sur le parcours en boucle imposé par les autorités. Ces chiffres ont été communiqués par les syndicats CGT et Force ouvrière. Elles étaient entre 19'000 et 20'000, selon la police.
Les manifestants étaient tenus à un aller-retour d'un peu plus de 1,5 km entre la place de la Bastille et la Seine, avec interdiction de s'écarter de cet itinéraire très surveillé. Aucun débordement n'a été signalé.
La police avait pris des mesures de sécurité renforcées. Plus de 2000 membres des forces de l'ordre étaient déployés et des grilles installées autour de la place de la Bastille. Les syndicats avaient également renforcé leur propre service d'ordre.
'Aucune violence, aucun débordement ne sera toléré', avait prévenu le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, après avoir trouvé un compromis in extremis avec la CGT et FO sur l'itinéraire de jeudi.
Regrets
Les manifestants, dont beaucoup regrettaient le parcours circulaire imposé, ont affirmé leur détermination à obtenir le retrait de la loi Travail.
'Etat policier, on ne nous empêchera pas de manifester', scandaient des manifestants défilant derrière des drapeaux du syndicat Sud. 'Tout le monde déteste la loi Travail, le capitalisme, le Medef, l'Etat policier, le gouvernement', pouvait-on aussi lire sur une bannière accrochée au pied de la Colonne de Juillet, place de la Bastille.
Manifestation sauvage
Dans le même temps, une centaine de personnes ont mené une manifestation sauvage devant le palais Brongniart, place de la Bourse, dans le 2e arrondissement de Paris, avant de se disperser.
A Marseille, le grand écart entre les chiffes des manifestants et ceux de la police est frappant. Selon la maréchaussée, 2840 personnes ont manifesté jeudi matin, 45'000 selon les organisateurs. A Toulouse, ils étaient entre 3500 et 12'000, soit environ deux fois moins que lors de la précédente journée d'action, le 14 juin.
A Bordeaux, les manifestants étaient environ 2000, selon la préfecture, et 7000 d'après les organisateurs. A Rennes, où 1500 à 3000 personnes ont battu le pavé, des vitrines de banques et d'agences immobilières ont été taguées ou brisées.
/ATS