Le taux d'emploi des femmes reste largement en dessous de celui des hommes. A la veille de la Journée internationale des femmes, un rapport de l'OIT dénonce des changements 'quasi-inexistants'.
Le taux d'activité des femmes atteint 49,6%, soit 36,5% de moins que celui des hommes, dit l'Organisation internationale du travail (OIT). L'écart dans le taux d'emploi n'est guère moins élevé, avec 25,5%.
Les femmes restent aussi plus exposées au risque du chômage avec 0,7 points de pourcentage en plus. Le taux est toutefois inférieur à celui des hommes dans l'Est de l'Asie et de l'Europe et l'Amérique du Nord. Les jeunes femmes sont aussi plus affectées.
Une discrimination également constatée dans la contribution à l'entreprise familiale. L'écart est ramené à 10,6 points de pourcentage mais les femmes sont toujours surreprésentées. Près de 40% des femmes salariées ne cotisent pas à la protection sociale.
Au secteur tertiaire
Un élément soulevé 'pour la première fois', a dit lundi devant la presse le directeur adjoint de l'OIT Lawrence Johnson. Ce taux atteint même plus de 60% en Afrique subsaharienne et plus de 70% dans le sud de l'Asie.
La part de femmes qui touchent une retraite est inférieure de 10,6 points à celle des hommes. Deux tiers des personnes qui ne touchent pas régulièrement de pension sont des femmes.
Environ 200 millions de femmes âgées vivent sans aucun revenu fréquent et près de 60% des travailleuses n'ont pas de congé maternité. Malgré leur réussite scolaire en progression, les femmes restent discriminées dans l'accès, la participation et l'avancée dans leur emploi.
En terme d'activité, le secteur tertiaire emploie 61,5% des femmes, près de 20 points de plus que les hommes. Dans les pays à revenu intermédiaire supérieur, plus d'un tiers des femmes travaillent dans le commerce de détail ou la vente en gros. Dans les pays à haut revenu, près d'un tiers sont actives dans l'éducation ou la santé. Tandis qu'en Afrique subsaharienne et en dans le sud de l'Asie, plus de 60% sont employées dans l'agriculture.
Meilleur accès dans les pays émergents
Dans les pays développés, les femmes constituent plus de 60% et près de 50% de l'emploi dans les catégories les moins rémunérées. Un écart en faveur des femmes dans les emplois hautement qualifiés est seulement observé dans les pays émergents.
Côté travail domestique aussi, la discrimination reste importante. En moyenne, les femmes accomplissent au moins deux fois et demi davantage de tâches domestiques et de prestations de soin non rémunérées que les hommes.
Même si l'écart a diminué, elles continuent à travailler davantage que les hommes, 73 minutes par jour dans les pays développement et un peu plus d'une demi-heure dans les pays en développement. 'Indépendamment de leur statut marital', a dit une économiste de l'OIT, Laura Addati.
En enlevant leur contribution au travail domestique, elles ne peuvent consacrer autant de temps à leur emploi que les hommes. Les femmes constituent moins de 40% de l'emploi total, mais 57% des personnes employées à temps partiel. Selon des estimations, plus d'un tiers d'entre elles sont en dessous de 35 heures par semaine, contre moins d'un quart des hommes.
Appel aux Etats
En revanche, plus d'un tiers des hommes et plus d'un quart des femmes travaillent plus de 48 heures par semaine. Ces deux catégories sont particulièrement constatées chez les indépendants.
L'écart salarial reste également souligné par l'OIT. Les femmes gagnent un peu moins de 80% des revenus des hommes. Les avancées sont 'limitées' et, si la situation ne change pas, il faudra plus de 70 ans pour le supprimer, selon l'organisation. Un décalage qui est observé notamment dans certains pays développés.
Parmi les efforts recommandés figurent des mesures de discrimination positive, de protection de la maternité, d'accès à l'éducation et l'encouragement de meilleures représentations dans certains secteurs. Des législations pour encadrer la durée du travail doivent être votées et les prestations de soin non rémunérées reconnues et mieux réparties.
/ATS