Les PME exportatrices plus pessimistes au deuxième trimestre

En raison du franc fort, la majorité des petites et moyennes entreprises (PME) suisses s'attendent ...
Les PME exportatrices plus pessimistes au deuxième trimestre

Les PME exportatrices plus pessimistes au deuxième trimestre

Photo: Keystone

En raison du franc fort, la majorité des petites et moyennes entreprises (PME) suisses s'attendent à une stagnation ou à un recul de leurs exportations ces prochains mois. Seuls les services, la chimie-pharmacie et l'industrie du papier tablent sur une augmentation.

Le baromètre des exportations de Credit Suisse et de Switzerland Global Enterprise (ex-Osec) montre en revanche que la demande étrangère en matière de produits du pays est toujours en progression, a indiqué Credit Suisse dans un communiqué. L'indicateur affiche une valeur de 0,98%, contre 1,02% au début de l'année 2015.

L'indice évolue largement au-dessus du seuil de croissance (0%). Il se situe proche de la moyenne à long terme fixée à 1%.

Au plus bas depuis 2010

'Les perspectives export des PME Switzerland Global Entreprise (S-GE) reflètent par contre clairement le choc du franc fort', souligne Credit Suisse. En un trimestre, l'indice a chuté de 65,4 points à 46,6 points.

'C'est sa plus faible valeur depuis le premier relevé au 2e trimestre 2010', précise le numéro deux bancaire helvétique. L'indicateur se situe en dessous du seuil de croissance fixé à 50 sur cette échelle de 0 à 100. Il faut remonter au premier trimestre de 2012 pour rencontrer une autre valeur sous cette barre.

Seules 29,2% des entreprises helvétiques interrogées par le baromètre tablent sur une hausse de leurs ventes à l'étranger. Elles étaient 48,6% au dernier trimestre. Quelque 42,5% des sociétés questionnées s'attendent à une stagnation de leurs exportations.

Et 28,3% d'entre elles craignent une chute, contre 13,4% au début de l'année 2015. Près de 66% des PME interrogées indiquent que l'appréciation du franc face à l'euro a eu un impact sur leurs exportations.

Par secteur d'activité, les services et la chimie-pharmacie se veulent optimistes. Ces deux branches espèrent une progression de leurs ventes en dehors de la Suisse. L'industrie du papier s'attend même à un bond de ses exportations à l'étranger. Mais selon Credit Suisse, il s'agit de prendre ce résultat avec prudence, car la branche a connu 'un premier trimestre très médiocre'.

Miser sur l'innovation

Les cinq autres secteurs interrogés par le baromètre parient sur un recul de leurs ventes à l'étranger. Ainsi les fabricants de biens de consommation, l'industrie de précision et l'électrotechnique entrevoient l'avenir avec plus de pessimisme.

Pour contrer la hausse du franc, 47% des PME entendent miser sur l'innovation et 39% sur un marketing renforcé. En troisième place figure l'amélioration de l'environnement économique (31% des firmes questionnées). La moitié des sociétés qui redoutent un recul de leurs exportations pensent qu'elles vont devoir accorder des baisses de prix.

Sur l'ensemble des entreprises interrogées, 59% d'entre elles indiquent que la meilleure recette pour contrer le franc fort est de faire pression sur leurs achats pour compenser l'érosion de leurs marges. 'La compression des coûts de production est citée par 47% des PME', informe Credit Suisse. Viennent ensuite les augmentations de prix (28%), la baisse des salaires (23%) et la recherche de nouveaux marchés (20%).

Allemagne et France en tête

Les sociétés continuent de miser sur le marché européen. Quelque 91% des PME ont l'intention de vendre leurs produits en Europe ces six prochains mois. L'Allemagne où 76% des firmes ont l'intention d'exporter des biens ou des services reste la destination privilégiée. La France (56%) et l'Autriche (49%) complètent le trio de tête. En quatrième position, figure l'Italie (40%).

Pour la région Asie-Pacifique, les attentes restent plus prudentes. Seules 52% des PME comptent y faire des affaires au cours du prochain semestre. La Chine reste le pays numéro un de l'export dans cette région du monde avec 34% des suffrages. Suivent le Japon (22%), l'Australie (20%) et l'Inde (19%).

Quelque 44% des entreprises sont intéressées par l'Amérique du Nord. Les Etats-Unis restent la destination de prédilection des sociétés helvétiques.

/ATS


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