Le taux de chômage en Suisse a fortement augmenté en décembre, passant de 3,4% à 3,7%. Avec 158'629 chômeurs inscrits auprès des offices régionaux de placement (ORP), à la fin 2015, le chômage connaît son plus haut niveau depuis avril 2010.
Face à une croissance économique modérée et en baisse, le nombre de chômeurs a augmenté en 2015, a indiqué vendredi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) dans un communiqué. Le nombre de chômeurs a diminué entre janvier et juin avant de repartir à la hausse durant la seconde partie de l'année.
C'est en particulier en novembre et en décembre que le nombre de chômeurs a augmenté le plus fortement en raison des facteurs saisonniers, explique le SECO dans son communiqué.
Le taux de chômage moyen annuel s'élève à 3,3%, soit une augmentation de 0,1 point par rapport à l'année précédente. Corrigé des variations saisonnières, le taux de chômage est resté stable depuis presque deux ans, à 3,2%, avant d'augmenter pour la première fois durant l'année sous revue. A la fin 2015, il atteignait 3,4%, stable par rapport au mois de novembre.
Davantage de chômage chez les jeunes
Le chômage a augmenté en décembre de 10'486 personnes par rapport au mois précédent et de 11'260 personnes (+7,6%) par rapport au mois correspondant de l'année précédente. L'ensemble des demandeurs d'emploi inscrits se chiffre à 220'209 personnes, soit 9323 de plus qu'en novembre.
Le chômage des jeunes (de 15 à 24 ans) a lui augmenté de 2,8% à 20'622 personnes. Par rapport au même mois de l'année précédente, il ressort en hausse de 7,6%. Le nombre de places vacantes annoncées aux ORP a quant à lui diminué de 1432, passant à 8033.
En octobre, les réductions de l'horaire de travail (chômage partiel) ont touché 5981 personnes, soit 24,4% de plus que le mois précédent. Le nombre d'entreprises ayant eu recours à de telles mesures a augmenté de 12,2% à 563.
Le nombre d'heures de travail perdues a bondi de 29,6% pour s'établir à 360'172 heures. L'année précédente à la même époque, le chômage partiel avait sévi dans 164 entreprises, touchant 1915 personnes et entraînant 127'781 heures de travail perdues.
Selon les données provisoires fournies par les caisses de chômage, 3112 personnes ont par ailleurs épuisé leurs droits aux prestations de l'assurance-chômage dans le courant du mois d'octobre.
Suisse romande à la peine
En décembre, le marché du travail s'est davantage détérioré en Suisse romande et au Tessin que dans le reste du pays. Dans ces régions, le taux de chômage a grimpé sur un mois de 0,4 point à 5,1%, alors qu'en Suisse alémanique, il reste, avec 3,1% (+0,2 point), inférieur à la moyenne nationale de 3,7%.
Le canton de Neuchâtel détient désormais seul la palme du taux de chômage le plus élevé de Suisse, à 6,1% (+0,5 point). Le Valais, qui subit la plus forte augmentation (+1,4 point) à 5,8%, occupe à présent la seconde place.
Suit le canton de Genève, avec un taux de chômage de 5,7%, en hausse modeste de 0,1 point, devant Vaud, avec 5,2% (+0,3 point) et le Jura, qui présente un taux de 4,6% (+0,2 point). Avec 3,5% (+0,4 point), Fribourg reste sous la moyenne helvétique.
Le canton bilingue de Berne affiche quant à lui un taux de 2,9% (+0,1 point). Au Tessin, le taux de chômage ressort à 4,2%, en hausse de 0,2 point.
En Suisse alémanique, seuls les cantons très urbanisés de Zurich, avec un taux de 3,9% (+0,2 point) et de Bâle-Ville, avec 4% (+0,1 point), présentent des valeurs supérieures à la moyenne nationale. En moyenne annuelle, la palme du taux de chômage le plus bas revient à Obwald (0,9%), tandis que celle du plus haut est attribuée à Genève (5,6%).
/ATS