Le président de la BNS confiant dans les capacités de l'horlogerie

Le président de la BNS Thomas Jordan est conscient des répercussions économiques de grande ...
Le président de la BNS confiant dans les capacités de l'horlogerie

Le président de la BNS confiant dans les capacités de l'horlogerie

Photo: Keystone

Le président de la BNS Thomas Jordan est conscient des répercussions économiques de grande ampleur causées par l'abandon du taux plancher. Mais il est confiant dans les capacités de l'horlogerie à redresser la barre.

'L'histoire de l'horlogerie montre qu'il est possible de remonter la pente', a déclaré jeudi le président de la Banque nationale suisse (BNS) devant l'assemblée générale de la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) à Lausanne. 'Comme le phénix renaît de ses cendres, elle a su reconquérir sa place de leader mondial après la crise horlogère'.

Bonne année 2014

Dans l'ensemble, l'horlogerie suisse a connu 'une bonne année 2014', a reconnu Jean-Daniel Pasche, président de la FH. Elle a exporté l'équivalent de 22,4 milliards de francs, en hausse de 1,9%. '28,6 millions de pièces ont quitté la Suisse, soit un demi-million de plus qu'en 2013', s'est-il réjoui.

La branche est toutefois confrontée à des risques toujours plus nombreux et à un environnement général qui s'est détérioré. Des marchés importants comme Hong Kong, la Chine et la France ont pénalisé la croissance. 'Nous prévoyons une certaine stabilité des exportations pour 2015, ce qui constituerait un bon résultat compte tenu des circonstances', a déclaré M. Pasche devant l'assemblée.

Franc fort pénalisant

La force du franc pèse sur nombre d'entreprises horlogères suisses. Des licenciements ont été prononcés et certaines sociétés recourent au chômage partiel, a observé le président de la FH. Ce dernier a appelé les autorités à améliorer les conditions-cadres, en renonçant à toute nouvelle taxe ou hausse de taxe existante et en procédant rapidement à la révision de la fiscalité des entreprises.

Thomas Jordan est revenu sur l'abandon du taux plancher le 15 janvier dernier. Il a assuré que c'était 'le bon timing' car il ne s'agissait pas d'une 'mesure durable'. Attendre aurait eu des conséquences bien plus graves pour l'économie suisse.

Suisse très exposée

La Suisse est le pays qui s'est le plus exposé pendant la crise monétaire, a-t-il ajouté. Pour maintenir un taux plancher à 1,20 franc, la BNS a dû acheter des devises en grande quantité, quintuplant ses actifs au bilan. La décision de janvier doit être comprise à la lumière de ce contexte, a-t-il expliqué.

Il a reconnu que l'industrie horlogère, une industrie d'exportation, souffre de l'appréciation du franc. Mais elle a un atout: la diversification géographique de ses clients. Elle ne se limite pas à la zone euro, mais vise aussi des pays en fort développement.

Reprise économique

Pour le président de la BNS, une reprise de l'économie va s'amorcer, ce qui devrait quelque peu amortir le choc résultant de l'appréciation du franc. En 2015, il table toujours sur une croissance du PIB suisse de près de 1%.

Pour réduire la pression sur le franc, la BNS pratique les taux d'intérêts négatifs. 'Je ne peux pas dire si cela durera trois mois ou cinq ans. Cela dépend de la situation internationale', a déclaré Thomas Jordan, en réponse à un délégué.

Si elle se concrétise, une sortie de la Grèce de la zone euro entraînerait des turbulences sur les marchés financiers et sur les marchés des changes. Cela poserait de grands problèmes à la Suisse. Les incertitudes liées à la Grèce font que le franc suisse reste une monnaie refuge, a ajouté le président de la BNS.

/ATS


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