Le soutien à l'initiative des Verts 'Sortir du nucléaire' continue à se renforcer, selon un troisième sondage Tamedia publié mercredi. A onze jours du scrutin, 57% des Suisses glisseraient un 'oui' dans l'urne, contre 56% il y a deux semaines.
Et le 20 octobre, ils étaient 55% à être favorables au texte. Parmi les Suisses qui soutiennent aujourd'hui l'initiative, 52% accepteraient clairement le texte, tandis que 5% mettraient 'plutôt un oui' dans l'urne, relève cette troisième enquête menée auprès de 15'400 personnes.
Le 'non' perd un point et recule à 42%. Un pour cent des sondés est encore indécis.
La Suisse romande affiche le plus grand enthousiasme envers l'initiative, avec 63% d'avis favorables. Le Tessin et la Suisse alémanique approuvent également la sortie accélérée du nucléaire à 54%.
Sans surprise, les plus fervents partisans du texte se retrouvent avant tout à gauche de l'échiquier politique. Les Verts disent 'oui' à 95% et les socialistes à 87%. A l'opposé, seuls 29% des UDC et 34% des libéraux-radicaux le soutiennent. Les Vert'libéraux sont pour à 85%.
Une facture salée
Chez les partisans de la sortie de l'atome, la crainte d'une catastrophe reste l'argument le plus cité en faveur d'un abandon du nucléaire (40%). Pour 27% des personnes, il faut limiter la durée de vie des centrales pour éviter de retarder une sortie du nucléaire encore pendant des décennies.
La question, toujours ouverte, de l'élimination des déchets radioactifs préoccupe quant à elle 20% de ceux qui approuveraient le texte. Enfin, 6% de ces personnes estiment que le nucléaire n'est plus rentable et que maintenir les centrales en vie coûtera cher.
Dans le camp du 'non', où 38% des sondés rejetteraient nettement l'initiative (+1 point de pourcentage par rapport aux deux premiers sondages) et 4% diraient 'plutôt non' (-2 points), un tiers des opposants estime que l'initiative menace l'approvisionnement suisse en électricité. Un autre tiers considère que l'énergie nucléaire est respectueuse de l'environnement: un abandon prématuré de l'atome pousserait la Suisse à importer du courant provenant du charbon.
Un cinquième des opposants (20%) pense en outre qu'il est absurde de fixer une limite à l'exploitation des centrales, car celle-ci dépend de leur état. Enfin, 7% de ceux qui refusent l'initiative invoquent une facture salée pour le contribuable en cas de débranchement précipité et 5% jugent que les centrales sont sûres (les exploitants étant contraints de les équiper en conséquence).
La marge d'erreur de ce sondage mené sur Internet les 10 et 11 novembre est de +/- 1,2%. Les réponses ont été pondérées selon des variables démographiques, géographiques et politiques.
Plus vieille centrale au monde
Pour rappel, la Suisse héberge la plus vieille centrale nucléaire au monde: Beznau I. Elle atteint sa 47e année d'exploitation. Mühleberg et Beznau II font aussi partie des plus vieilles centrales existantes.
Si le peuple dit 'oui', Beznau I devrait cesser de fonctionner l'année prochaine. Idem pour les centrales de Beznau 2 et de Mühleberg, construites en 1972.
Plus récents, les sites de Gösgen et Leibstadt devraient être arrêtés respectivement en 2024 et 2029. Les BKW, l'exploitant de Mühleberg, ont déjà décidé de fermer la centrale en 2019 pour des raisons économiques.
/ATS