En 2014, 15,8 millions de francs, pour 1078 campagnes, ont été récoltés par l'intermédiaire du financement participatif (crowdfunding) en Suisse. Ce montant est en hausse de 36% par rapport à l'année précédente, selon une étude de la Haute école de Lucerne.
Malgré cette forte croissance, les montants en termes absolus restent encore très bas, relève Andreas Dietrich, auteur de cette étude publiée jeudi. En comparaison avec les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, le marché helvétique n'en est encore qu'à ses balbutiements.
L'an dernier, le 'crowdlending', qui permet d'emprunter des sommes auprès d'une multitude de prêteurs, a particulièrement crû. Les crédits attribués sont ainsi passés de 1,8 à 3,5 millions de francs.
Les projets financés par ce biais sont très divers, notent les auteurs de l'étude. Les sommes empruntées peuvent par exemple servir à acheter une voiture familiale, un appareil dentaire, à prendre en charge des préparatifs de mariage, ou à mettre sur pied une start-up. En contrepartie, les prêteurs attendent des rendements à hauteur des risques.
Aucune contrepartie ou presque dans les secteurs 'crowddonating' (don) et 'crowdsupporting' (soutien), qui ont enregistré près de la moitié (49%) des sommes récoltées, à 7,7 millions de francs. Le taux de succès des campagnes de collecte a atteint 60%.
Moins d'investissements
Un quatrième type de 'crowdfunding', le 'crowdinvesting' (investissement) a en revanche perdu du terrain l'an dernier. Les sommes récoltées ont reculé de 18% à 4,6 millions de francs. En raison du faible nombre de projets (10 en 2014), les variations de volumes ne sont toutefois que peu significatives, relèvent les auteurs de l'étude.
Ces derniers font toutefois remarquer que tous les projets lancés dans cette catégorie ont été menés à bien. Dans le cas du 'crowdinvesting', les investisseurs reçoivent en contrepartie de leur investissement des parts dans la société financée.
L'ensemble du marché du 'crowdfunding' devrait encore croître de manière marquée cette année, selon les auteurs de l'étude. Son développement à long terme dépendra toutefois beaucoup du degré de régulation, poursuivent-ils. Une régulation modérée garantirait davantage de sécurité juridique et s'avérerait profitable à l'avenir.
Cette étude, soutenue par l'opérateur Swisscom, a compilé les données de toutes les plateformes de 'crowdfunding' actives en Suisse en 2014.
/ATS