Le Premier ministre, Manuel Valls, a dit dimanche ne pas envisager que la Banque centrale européenne puisse 'couper les vivres à la Grèce', qui a interrompu les négociations avec ses créanciers. Le tournant intervenu ce week-end suscite de nombreuses réactions.
'La BCE est indépendante (mais) je ne pense pas que la BCE puisse couper les vivres des Grecs', a dit Manuel Valls au Grand Rendez-vous iTELE-Europe 1-Le Monde.
Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) devait examiner dimanche une prolongation du plafond des liquidités d'urgence (ELA) destinées aux banques grecques.
Ce plafond est actuellement fixé à environ 89 milliards d'euros et a toujours été maintenu lors des dernières réunions du Conseil des gouverneurs en date.
Membre à part entière
La Grèce, qui risque de ne pas pouvoir rembourser 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin et qui a décidé d'organiser un référendum sur les propositions de ses créanciers, provoquant une rupture des négociations, va rencontrer de 'grandes difficultés dans les prochains jours', avait prédit samedi son homologue allemand Wolfgang Schäuble. Il a cependant assuré que ce pays restait 'membre de la zone euro'.
Le 'destin' de la Grèce est de rester dans la zone euro, d'où 'aucun pays ne souhaite sa sortie', a aussi affirmé le ministre français des Finances, Michel Sapin. 'La Grèce est un membre à part entière de la zone euro', a renchéri son homologue irlandais Michael Noonan, affirmant qu'il n'avait 'pas peur pour l'euro'.
Etrangler la Grèce
De son côté, le ministre finlandais Alexander Stubb a dit 'comprendre les difficultés que les Grecs vont devoir affronter', tout en n'étant 'pas très inquiet' d'une contagion de la crise.
Certains pays européens et le FMI veulent ' étrangler la Grèce (et) donner une leçon' à la gauche espagnole afin d'éviter toute alternative à la politique économique menée en Europe, a lui dénoncé le chef du parti espagnol Podemos, Pablo Iglesias.
Référendum approuvé
Les responsables de la zone euro, excédés, ont fermé samedi la porte des négociations avec Athènes au lendemain de son annonce fracassante d'un référendum sur les exigences des créanciers de la Grèce. Elle se dirige droit vers un défaut de paiement.
Le Parlement grec a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche la tenue le 5 juillet prochain d'un référendum pour ou contre les propositions de réformes réclamées par les créanciers d'Athènes en échange du déblocage de nouvelles liquidités.
/ATS