Le directeur général de Lafarge Bruno Lafont a affirmé que les conditions de la fusion avec Holcim ne seront plus modifiées. La parité d'échange est désormais fixée à 0,90 action Holcim pour un titre Lafarge.
'Les parités financières ne bougeront pas, la gouvernance non plus', a indiqué Bruno Lafont dans le journal 'Le Monde'. 'Onze mois après le premier projet, les conditions de marché avaient un peu évolué et nous l'avons donc amendé, tout en préservant le principe d'une fusion entre égaux', a-t-il poursuivi.
Le milliardaire russe Filaret Galtchev qui détient 10,8% du capital d'Holcim a rejeté, le week-end dernier, le compromis conclu entre les deux groupes sur le projet de fusion. Il semble être le principal obstacle au projet de fusion. L'augmentation de capital d'Holcim qui servira de support à l'offre d'échange doit être soumise aux actionnaires le 8 mai.
Wolgang Reitzle, président d'Holcim, a déjà exclu cette semaine de revoir les termes de la fusion. Il s'est dit prêt à accorder à Eurocement, la société de Filaret Galtchev, un siège au conseil d'administration de la future entité, proposition immédiatement rejetée.
'Culture nouvelle'
Outre la question de la parité, le compromis avait scellé celle du futur directeur général du groupe, élément crucial du projet. Le poste était initialement dévolu à Bruno Lafont, qui sera finalement co-président non exécutif de LafargeHolcim.
Le fonds américain Harris Associates a récemment porté sa participation dans le groupe st-gallois à 6,38%, ce qui en fait le troisième actionnaire. Il réserve lui aussi son jugement tant qu'il ne connaîtra pas le nom du futur directeur général.
Holcim doit convaincre les deux tiers de ses actionnaires d'approuver l'augmentation de capital le 8 mai prochain. Mais le scepticisme voire l'hostilité de plusieurs d'entre eux jette un doute sur la naissance annoncée du premier cimentier mondial.
Interrogé sur la personnalité qui doit être nommée d'ici deux semaines, Bruno Lafont évoque 'un leader capable d'entraîner et de fédérer les équipes. Il parle également d'un expert du ciment connaissant bien le métier et l'entreprise avec une vraie culture de la création de valeur'.
Si ces propos semblent évoquer une personnalité choisie au sein du groupe, le premier actionnaire de Lafarge parle de son côté d'un futur directeur général à l'expérience vaste et de la nécessité d'apporter 'une culture nouvelle' au groupe.
'Donc ce doit être quelqu'un avec une expérience différente et avec un profil international', déclare Gérard Lamarche, administrateur délégué de Groupe Bruxelles Lambert, holding qui détient 21,1% du capital de Lafarge, dans le Financial Times.
Fusion pas en péril
Quoi qu'il en soit, Bruno Lafont veut croire que 'la fusion n'est pas en danger'. 'Il est normal qu'il y ait débat. Jusqu'au dernier jour, certains diront peut-être qu'ils ne sont pas satisfaits. Mais au moment de voter, ils verront que leur intérêt est de permettre à cette fusion créatrice de valeur de se concrétiser', dit-il.
Il ajoute qu'en cas d'échec du projet, Lafarge saura rebondir. La conclusion de l'accord doit intervenir en juillet.
/ATS