A la faveur d'un marché boursier robuste, les caisses de pension suisses ont amélioré en 2014 leur situation de financement. Leur niveau de couverture est proche de celui d'avant la crise financière.
Face au défi des taux d’intérêt négatifs, moins d'une institution de prévoyance sur quatre envisage de revoir sa stratégie de placement. A fin 2014, les caisses de pension font état d’une situation de financement 'satisfaisante à bonne', indique le dernier sondage de Swisscanto publié mardi.
L'an passé, elles ont profité des avancées de cours pour les actions suisses et de plus de 25% pour les actions américaines en francs suisses, auxquels s'ajoutent les gains sur les obligations, notamment américaines.
A la fin de l'année écoulée, les caisses privées affichent un degré de couverture de 113,6% en valeurs pondérées par la fortune, contre 110,3% en 2013. Ce taux atteint 103,5%, après 100,7%, pour les caisses de droit public avec capitalisation totale et sans garantie de l’Etat et 83,6% (74,6%) pour celles à capitalisation partielle.
Au total, 437 caisses de pension ont participé au sondage, contre 370 l’an dernier. Leur fortune consolidée s’élève à 560 milliards de francs (506 milliards l’année précédente) et le nombre d’assurés atteint 3 millions au total. L'enquête couvre ainsi quelque deux tiers des institutions de prévoyance du pays.
Risques accrus
Les répondants se redisent par ailleurs 'fortement affectées' par l’introduction des taux d’intérêt négatifs décidée par la Banque nationale suisse (BNS). Cette dernière rejette les demandes de dérogations en leur faveur, souligne Swisscanto, désormais propriété à 100% de la banque cantonale de Zurich (BCZ).
Pour atteindre le rendement cible, les caisses doivent s’exposer à des risques plus élevés. Or, en raison de prescriptions légales, les placements à risque n’entrent en ligne de compte que sous certaines conditions. Du coup, seuls 22% des sondés affirment vouloir ajuster leur portefeuille de placement.
Les prévisions de taux indiquent un maintien des intérêts de court terme en terrain négatif, sur un horizon à un an, selon la BCZ. Le franc devrait se renchérir au vu de la politique de la Banque centrale européenne, et des taux négatifs sont à escompter à plus long terme. Si ces derniers s’accentuent encore, les établissements financiers n’auront d’autres choix que de les répercuter davantage sur les caisses de pension.
Pour mémoire, la BNS a abaissé le 22 janvier d'un demi-point à -0,75% le taux d'intérêt appliqué aux avoirs en comptes de virement dépassant un certain montant exonéré. Une mesure destinée à rendre les placements en francs moins attrayants, et partant, à affaiblir la devise helvétique.
/ATS