Les entreprises helvétiques ont de grandes aptitudes pour attirer les travailleurs étrangers hautement qualifiés. La Suisse arrive en tête de l'indice sur la compétitivité et les talents publié mardi en amont du WEF. Elle est suivie par Singapour et Luxembourg.
Pour sa troisième édition, cette étude annuelle concoctée par l'école de management Insead à Fontainebleau, près de Paris, et le numéro un mondial du travail temporaire Adecco, met l'accent sur le thème de la mobilité, soulignant la forte corrélation entre les mouvements des talents et la prospérité économique.
En Suisse et au Luxembourg, la part de la population née à l'étranger se monte à près de 25% et grimpe même à 43% dans le cas de Singapour, ont quantifié les auteurs de l'étude. Ces petites économies, confrontées à des défis spécifiques, tels que le manque de matières premières, ont mis en place des politiques qui en ont fait des destinations attrayantes pour les travailleurs qualifiés, selon eux.
Immigration bienfaisante
Les grandes économies qui arrivent en tête de classement, notamment les États-Unis (4e rang), le Royaume-Uni (7e rang) et le Canada (9e rang), s'appuient quant à elles à la fois sur une forte tradition en matière d'immigration et la solide réputation de leurs universités qui leur permettent d'attirer des étudiants du monde entier.
La France se classe en revanche loin derrière, à la 22e position. Si elle obtient un bon score en termes d'enseignement supérieur, elle se trouve en revanche tirée vers le bas par sa réglementation, en particulier concernant la flexibilité du marché du travail, un des critères d'évaluation dans cette étude qui a passé en revue quelque 109 pays.
'L'une des recommandations clés du rapport est que les pays doivent gérer de manière plus professionnelle et stratégique les nouvelles dynamiques en matière de circulation des cerveaux', a commenté Bruno Lanvin, directeur pour les indices mondiaux à l'Insead, cité dans un communiqué.
Importance du numérique
Le Forum économique mondial (WEF), qui réunit dès mercredi près de 2500 décideurs politiques et économiques à Davos, aborde cette année le thème de la quatrième révolution industrielle.
'Le monde du travail évolue plus vite que jamais', a fait valoir Alain Dehaze, le patron d'Adecco, qui a encouragé les employeurs à développer les compétences numériques, insistant sur le fait que les pays les plus performants en termes de gestion des talents étaient ceux qui avaient investi dans la formation tout en restant souples dans la législation du travail.
/ATS