Au lendemain du sommet des dirigeants de la zone euro à Bruxelles, où les interlocuteurs d'Athènes ont donné corps à la perspective d'un dénouement de la crise grecque, la Bourse d'Athènes a terminé en hausse. Elle poursuit ainsi son euphorie de la veille.
Après avoir ouvert dans le vert, l'indice de la Bourse d'Athènes (Athex) a accéléré ses gains au cours de la journée pour clôturer en hausse de 6,11%, à 794,98 points. L'indice des banques s'est envolé à plus de 10%. Cet optimisme reflète 'le soulagement' des marchés après les processus engagés 'en vue de finaliser rapidement l'accord, qui ramènera des liquidités dans l'économie grecque', commente le site financier Naftemporiki.
C'est le deuxième jour consécutif d'euphorie de la bourse grecque qui dès lundi avait misé sur la signature d'un accord de dernière minute entre le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras et les créanciers UE, BCE et FMI. L'Athex avait alors clôturé sur un bond de 9%.
Accord mercredi ou jeudi ?
Au cours du sommet extraordinaire, les interlocuteurs d'Athènes ont forgé les bases d'un dénouement d'ici la fin de la semaine. Ils ont en effet jugé encourageantes les nouvelles propositions de la Grèce.
Une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro mercredi et un sommet européen régulier jeudi et vendredi, devraient permettre de finaliser cet accord, estiment les analystes. Il s'agit de la troisième réunion de ce type en moins d'une semaine.
'Je suis convaincu que nous allons parvenir à un accord final dans le courant de la semaine', avait insisté lundi soir le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, filant la métaphore footballistique pour rappeler qu''on ne peut pas jouer les prolongations'.
Le premier ministre grec Alexis Tsipras a lui estimé que la balle était dans le camp des créanciers. 'Nous souhaitons une solution globale et viable qui sera suivie d'un ensemble de mesures fort sur la croissance et permettra dans le même temps de rendre viable l'économie grecque', a dit le chef de Syriza.
Un document de 21 propositions
La Grèce doit rembourser quelque 1,5 milliard d'euros au FMI dans huit jours, un paiement qu'elle ne peut honorer sans la reprise de l'aide financière de ses créanciers (7,2 milliards d'euros). Pour cela, un accord est nécessaire avec eux sur une série de réformes et de mesures budgétaires.
Le gouvernement grec a publié lundi soir la liste complète de ses propositions aux créanciers. Dans ce document en 21 points, Athènes souligne qu'il s'agit du 'résultat de négociations difficiles afin d'arriver à un accord qui ne touche pas les droits du travail et ne dissout pas la cohésion sociale, mais donne une perspective et constitue une solution viable pour l'économie grecque sans frapper les bas et moyens revenus'.
Athènes confirme qu'elle accepte le principe d'un budget en excédent primaire (le solde du budget hors charge de la dette) de 1% cette année et 2% l'an prochain, qui a longtemps été l'un des points d'achoppement des discussions.
Les leaders européens réunis à Bruxelles sont restés évasifs lundi sur l'épineuse question d'une restructuration de la dette grecque, qui rencontre des échos différents selon les capitales avec une forte réserve de l'Allemagne.
Un dernier mot au parlement
Sur le front de la politique grecque interne, le gouvernement ne se maintiendra pas sans le feu vert des députés de la majorité à l'accord espéré. C'est ce qu'a annoncé mardi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellardis. Il a donc appelé à la 'responsabilité individuelle' des parlementaires.
Si un accord est finalisé, le gouvernement de gauche radicale (149 députés sur 300), associé au parti de droite souverainiste des Grecs indépendants (Anel, 13 députés) va devoir faire passer en urgence ce catalogue de mesures au parlement, avant la fin du mois. Des mesures qualifiées en Grèce de nouvelle cure de rigueur, après six années de crise déjà.
/ATS