L'Australie a ratifié jeudi l'accord de Paris contre le réchauffement climatique. Une étape saluée par Greenpeace qui a toutefois exhorté Canberra à traduire cet engagement par des actes en interdisant les nouvelles mines de charbon.
Moins d'un an après son adoption dans la capitale française par 195 pays, le premier accord mondial pour éviter un emballement des dérèglements climatiques est entré en vigueur vendredi. Sa ratification par l'Australie avait été différée du fait des élections de juillet.
'Cette ratification confirme l'objectif ambitieux et responsable de l'Australie qui est de réduire en 2030 ses émissions de 26 à 28% en dessous de leur niveau de 2005', a déclaré dans un communiqué le Premier ministre australien Malcolm Turnbull.
Le texte est également signé des ministres des Affaires étrangères et de l'Environnement, Julie Bishop et Josh Frydenberg, en partance pour la 22e conférence climat de l'ONU de Marrakech (COP22), où se discutera la mise en oeuvre de l'accord de Paris. 'Nous sommes en course pour atteindre nos objectifs pour 2020 et sommes engagés par l'accord sur ceux de 2030', a ajouté M. Turnbull.
Pire émetteur
Du fait de sa population relativement faible en comparaison de la taille de son territoire (24 millions d'habitants) et de sa très forte dépendance au charbon, l'Australie est un des pires émetteurs per capita de gaz à effet de serre.
La ratification australienne est intervenue au lendemain de l'élection à la présidence américaine du républicain Donald Trump. Celui-ci avait annoncé pendant sa campagne son intention d''annuler' le traité de Paris, expliquant qu'il n'en était 'pas un grand fan', et qualifié le réchauffement climatique de 'canular total'.
Interrogé sur l'implication du profil du nouveau président de la première puissance mondiale, M. Turnbull a réaffirmé l'engagement australien. 'C'est un accord mondial', a-t-il dit. 'Quand l'Australie s'engage sur un accord mondial, elle s'y tient.'
Pression maintenue
Plusieurs ONG de défense de l'environnement ont salué cette ratification, en demandant toutefois à Canberra de traduire ses engagements par des actes. 'L'Australie ne peut continuer à approuver de nouveaux projets dans les énergies fossiles et tenir les engagements qu'elle a pris', a estimé dans un communiqué Shani Tager, de Greenpeace Australie.
'La première mesure de l'Australie, premier pays exportateur charbon, l'énergie fossile la plus dangereuse, pour tenir ses engagements est d'interdire les nouvelles mines de charbon', a-t-elle dit.
/ATS