Le vice-président des Etats-Unis Joe Biden estime que les opportunités de la 'quatrième révolution industrielle' vont contribuer à créer de 'meilleurs' emplois. Anticipant une transformation radicale de l'économie globale, il s'inquiète surtout pour la classe moyenne.
Le politicien américain adressait une allocution spéciale mercredi à Davos lors de la cérémonie d'inauguration du WEF. 'J'aurai peut-être besoin d'emprunter de l'argent', a-t-il déclaré en préambule à l'adresse de Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international (FMI), présente dans l'assemblée.
L'automatisation dope la productivité. Joe Biden se dit confiant que la majorité des gens 'normaux' vont bénéficier de la 4e révolution industrielle. Mais celui que ses collègues de Washington surnomment 'middle class Joe' s'interroge sur comment en garantir l'accès à la classe moyenne.
Il ne s'agit pas d'une lutte des classes, a-t-il affirmé. 'Ma définition de la classe moyenne se fonde sur les opportunités. L'opportunité de mener une vie digne, d'avoir un bon emploi. Joe Biden se dit convaincu que la classe moyenne est la 'fibre' des économies florissantes et de la démocratie.
Lien rompu
Il déplore la rupture effective entre la productivité et les salaires. Or la révolution industrielle comporte le risque d'exacerber cette rupture, au détriment de la classe moyenne, car des milliers d'emplois intermédiaires sont menacés.
Le vice-président américain exhorte à favoriser la protection des salariés, et de l'environnement de travail. L'engagement politique des Etats-Unis en faveur de l'accès à l'éducation supérieure a aussi contribué à accroître la productivité, selon lui.
'Où sont les nouvelles entreprises et les nouvelles industries nées de la 4e révolution industrielle?', s'inquiète Joe Biden. Sera-t-il possible d'absorber tous les emplois détruits? Il a reproché aux entrepreneurs leur stratégie à 'court terme'.
Changement inévitable
Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann a également abordé la 4e révolution industrielle dans son discours. Inédite par sa vitesse, son ampleur et ses impacts, celle-ci ne doit pourtant pas faire peur, estime le ministre de l'économie.
'Le changement n’est pas une option, il se produit que nous le voulions ou pas'. La numérisation marque de plus en plus le monde du travail et elle nécessite de nouvelles capacités: 'à nous de les fournir'.
De son côté, le fondateur du WEF, Klaus Schwab, estime que ce bouleversement comporte un risque de robotisation de l'humanité. En 46 ans d'existence, la réunion annuelle de Davos n'a jamais eu à aborder une telle multitude de défis, a-t-il affirmé.
Les avancées dans le domaine de l'intelligence artificielle, de la robotique, d'Internet, de l'impression 3D ou encore de la nanotechnologie ou de la biotechnologie démultiplient les chances. Mais aussi les nouveaux risques globaux, en termes d'emplois et d'exclusion, a prévenu le professeur Schwab.
/ATS