Les dépouilles de 44 victimes allemandes de l'accident de la Germanwings ont été transférées mardi soir vers l'Allemagne par un vol spécial de la Lufthansa. Ce sont les premières à l'être depuis le crash qui a fait 150 morts en mars dans les Alpes françaises,
L'appareil, un avion-cargo de type MD11, a décollé à 21H03 de l'aéroport de Marignane, près de Marseille, où les cercueils ont été chargés sous la pluie.
Il devait atterrir à 22h30 à Düsseldorf, a indiqué dans un communiqué la Lufthansa, maison mère de la compagnie à bas prix Germanwings.
Ce vol spécial intervient à deux jours d'une rencontre jeudi à Paris entre le procureur de Marseille, Brice Robin, et les proches des victimes, pour évoquer notamment l'identification et le rapatriement des corps.
Lenteur critiquée
La semaine dernière, les familles des 16 lycéens décédés de la petite ville d'Haltern am See (ouest de l'Allemagne) avaient écrit à Lufthansa pour exprimer leur colère face au retard annoncé par la compagnie allemande dans le rapatriement des dépouilles depuis l'accident qui a eu lieu le 24 mars.
Dans leur courrier, elles soulignaient que le rapatriement était prévu initialement les 9 et 10 juin et qu'elles avaient donc programmé des obsèques à partir du 12. Elles réagissaient ainsi vivement après que la compagnie les eut informées dans un message 'lapidaire', selon-elles, de l'interruption de la procédure de rapatriement, en raison d'erreurs dans l'établissement des certificats de décès.
L'avocat de certaines de ces familles, Elmar Giemulla, a depuis confirmé dans un bref communiqué que 'les obsèques pourront bien avoir lieu comme prévu'.
'Après ce premier vol spécial vers Düsseldorf, les autres victimes seront rapatriées dans leur pays d'origine dans les prochaines semaines', a également indiqué Lufthansa.
Rencontre jeudi à Paris
En France, le procureur a précisé qu'il devait rencontrer jeudi à Paris les proches des victimes pour évoquer 'les procédures d'identification' et de 'rapatriement des corps', et 'la restitution des effets personnels identifiés ou non identifiés'.
M. Robin tiendra également ce même jour une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères, aux côtés du colonel Simon-Pierre Delannoy, commandant la section de recherche de la Gendarmerie des transports Aériens et du colonel François Daoust, directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.
Cent cinquante personnes dont 72 Allemands sont mortes dans l'accident de l'A320 de Germanwings. Selon les enquêteurs, l'appareil a été précipité au sol par son copilote allemand, Andreas Lubitz, qui avait souffert dans le passé de graves troubles psychologiques.
/ATS