'Moderniser le pays tout en protégeant le modèle social': confronté à une impopularité sans précédent, François Hollande a défendu son bilan jeudi soir, proclamant que la France 'va mieux'. Il dévoilera en fin d'année ses intentions sur une éventuelle candidature.
'Il y a plus de croissance, moins de déficits, moins d'impôts, plus de marges pour les entreprises, plus de pouvoir d'achat pour les salariés. Voilà pourquoi je vais poursuivre jusqu'au bout', a déclaré le président lors de 'Dialogues citoyens' sur France 2.
Sera-t-il candidat pour un nouveau mandat à l'Elysée? Décision 'à la fin de l'année' avec le chômage pour juge de paix comme il s'y était engagé.
M. Hollande a tenté de lancer une périlleuse opération de reconquête de l'opinion. Assurant suivre depuis quatre ans un 'fil conducteur', il a promis de poursuivre 'jusqu'au bout' les réformes engagées. Son ministre de l'économie Emmanuel Macron avait pourtant déclaré plus tôt que l'exécutif avait décidé d''arrêter une partie des réformes', sans préciser lesquelles.
Ferme sur la loi travail
De nouveau accusé d'indécision après des reculades sur plusieurs réformes, il a cependant assuré qu'il ne renoncerait pas à la 'loi travail' de Myriam El Khomri, qui 'ne sera pas retirée' même s'il peut y avoir des 'corrections' au Parlement. Selon lui, 'discuter, concerter (...) ce n'est pas céder à la rue'.
A l'adresse de la jeunesse, il a jugé 'légitime' qu'elle 'veuille s'exprimer', évoquant le mouvement citoyen Nuit Debout, lancé au soir du 31 mars sur la place de la République à Paris pour protester contre la loi travail.
Regardant sur les quatre premières années de son mandat, il a tiré un bilan: 'priorité à l'éducation'. 'Les 60'000 postes (dans l'Education nationale), même dans cette période de difficulté budgétaires, ils ont été ouverts, et aujourd'hui il y a plus de professeurs devant les élèves', a-t-il lancé.
Lutte contre la radicalisation
Le président de la République a aussi assuré que son gouvernement luttait contre la radicalisation des jeunes Français, qui a conduit plusieurs centaines d'entre eux à rejoindre l'Etat islamique (EI). Environ '80 prêcheurs de haine' ont été expulsés, a-t-il affirmé.
'Nous appliquons la loi, a-t-il assuré, et nous faisons en sorte que dès qu'il y a une expression qui (enfreint) les principes de la laïcité, il puisse y avoir une action'.
Après avoir été interrogé par David Pujadas et Léa Salamé, le chef de l'Etat était soumis au feu roulant des questions de quatre Français. Le chef de l'Etat s'est livré face à eux à un long plaidoyer pro domo mais s'est abstenu de toute annonce majeure.
Regrette-t-il l'interminable feuilleton sur la déchéance de nationalité ? 'C'était important qu'il y ait cette unité' autour d'une mesure 'symbolique' alors que le pays pouvait 'éclater' après les attentats du 13 novembre, a-t-il justifié, pointant les 'calculs politiciens' qui ont eu selon lui raison de la réforme.
/ATS