Vladimir Poutine a donné lundi son feu vert à la fourniture à l'Iran de systèmes de défense antimissile S-300, a annoncé le Kremlin. Le président russe a signé un décret levant l'interdiction qui concernait cette livraison depuis 5 ans.
Les médias russes et iraniens avaient laissé entendre en janvier dernier que la Russie pourrait finalement livrer ces missiles à Téhéran, honorant un contrat qu'elle avait annulé en 2010 à la suite de pressions occidentales et de la mise en place de sanctions par les Nations unies dans le cadre du contentieux nucléaire iranien.
L'Iran et les grandes puissances du P5+1, dont la Russie, sont parvenus le 2 avril dernier à Lausanne à un accord intérimaire visant à limiter les capacités nucléaires de la République islamique en échange d'un allègement des sanctions qui frappent Téhéran.
Sur ce dossier du nucléaire iranien, des experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) vont avoir mercredi à Téhéran des discussions techniques sur une possible dimension militaire du programme de l'Iran dans le passé, a annoncé lundi l'autorité nucléaire de l'ONU. Il s'agit du premier rendez-vous de ce type depuis la conclusion de l'accord du 2 avril à Lausanne.
L'AIEA demande depuis 2011 à Téhéran de répondre à des allégations précises selon lesquelles l'Iran a réalisé des recherches et des travaux concrets, avant 2003, pour se doter de la bombe atomique.
L'Iran, qui a toujours nié chercher à fabriquer des armes nucléaires, n'a jusqu'ici répondu que sur un nombre limité de ces points. Téhéran conteste la véracité des documents sur lesquels s'appuie l'AIEA.
Céréales contre pétrole
Parallèlement à cette annonce de livraison, le vice-ministre russe des affaires étrangères a déclaré que Moscou avait commencé à livrer des céréales, des biens d'équipement et des matériaux de construction à l'Iran contre du pétrole, dans le cadre d'un accord de troc.
'En échange de produits pétroliers iraniens, nous livrons certains produits. Cela n'est pas interdit ou limité par l'actuel régime de sanctions', a déclaré Sergueï Riabkov. Le vice-ministre s'est aussi prononcé pour la levée de l'embargo sur les armes qui vise l'Iran une fois conclu un pacte définitif sur le nucléaire. Les négociateurs ont jusqu'au 30 juin pour parvenir à un tel accord.
/ATS