Une énorme explosion s'est produite jeudi à l'aube près de l'aéroport de Damas. Le Hezbollah libanais, allié du régime syrien, a parlé d'un probable raid israélien contre des dépôts qui n'a provoqué que des dégâts matériels.
A Jérusalem, l'armée israélienne s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat. Si l'implication d'Israël se confirmait, il s'agirait de la deuxième attaque en quatre jours de ce pays contre des cibles en Syrie, où le Hezbollah combat au côté du régime de Bachar al-Assad contre rebelles et djihadistes.
D'après Al-Manar, la télévision du Hezbollah, 'une explosion s'est produite à l'aube dans des dépôts de fuel et un entrepôt près de l'aéroport international de Damas. Elle résulte vraisemblablement d'une frappe aérienne israélienne'.
'Les informations préliminaires indiquent que la frappe a provoqué uniquement des dégâts matériels et pas de pertes humaines', a-t-elle ajouté. Al-Manar n'a pas précisé la nature de l'entrepôt ni s'il appartenait au mouvement chiite libanais, à l'armée syrienne ou à un autre groupe prorégime.
'Cohérent'
L'armée israélienne, comme c'est presque toujours le cas pour ce genre d'incident, s'est refusée à tout commentaire. Interrogé par la radio militaire israélienne, le ministre du Renseignement de l'Etat hébreu Israël Katz n'a pas non plus confirmé une responsabilité de son pays, tout en affirmant qu'une telle frappe était 'cohérente' avec la politique israélienne.
'Nous agissons pour empêcher le transfert d'armes sophistiquées par l'Iran au Hezbollah au Liban via la Syrie', a-t-il affirmé. 'Si nous recevons des informations sérieuses à propos d'un projet de transfert d'armes au Hezbollah, nous agissons. Cet incident est tout à fait cohérent avec cette politique', a-t-il ajouté.
'Une énorme boule de feu'
L'aéroport international de Damas est situé à environ 25 km au sud-est de la capitale syrienne, un bastion du régime. Un témoin habitant dans un quartier du sud-est de la capitale, Dawwar al-Baytara, a raconté à l'AFP avoir entendu une puissante déflagration.
'Vers 04H00 du matin, j'ai entendu une énorme explosion, j'ai accouru au balcon et en regardant du côté de l'aéroport, j'ai vu une énorme boule de feu', a indiqué Maytham, 47 ans. 'L'électricité était coupée. La boule de feu était bien visible', a-t-il ajouté.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a pour sa part fait état d'une 'énorme' explosion près de l'aéroport de Damas qui a provoqué des incendies, sans autre précision.
Série de frappes israéliennes
Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël a effectué une série de frappes dans ce pays contre des cibles syriennes ou du Hezbollah, sa bête noire. Dimanche, trois miliciens loyaux au régime en Syrie ont été tués dans un bombardement israélien qui a visé leur camp dans la localité de Qouneitra sur le plateau du Golan. L'armée israélienne avait aussi refusé de réagir.
Le 13 janvier, le régime a accusé l'Etat hébreu d'avoir bombardé son aéroport militaire de Mazzé, dans la banlieue ouest de la capitale. Cet aéroport abrite les services de renseignements de l'armée de l'air.
En 2016, plusieurs missiles israéliens frappent les environs de cette base militaire. La même année, le Premier ministre Benjamin Netanyahu admet qu'Israël a attaqué des dizaines de convois d'armes destinés au Hezbollah. Quant à l'aéroport de Damas lui-même, il a été visé, selon le régime syrien, par des raids israéliens en 2014.
Israël s'alarme de la présence en Syrie du Hezbollah, son ennemi juré soutenu par l'Iran, et de forces envoyées par l'Iran pour prêter main-forte au régime.
Toujours techniquement en guerre
Israël et la Syrie ont connu à la mi-mars leur plus sérieux incident depuis six ans. Un raid israélien près de Palmyre (centre) sur des cibles présentées par Israël comme liées au Hezbollah a provoqué une riposte de l'armée de l'air syrienne et un tir de missile intercepté en direction du territoire israélien.
/ATS