Echec de la gauche au Parlement jurassien

Il n'y aura pas de salaire minimum de 19,25 francs de l'heure dans l'immédiat dans le canton ...
Echec de la gauche au Parlement jurassien

Echec de la gauche au Parlement jurassien

Photo: Keystone

Il n'y aura pas de salaire minimum de 19,25 francs de l'heure dans l'immédiat dans le canton du Jura. Par 30 voix contre 29, le Parlement a jurassien refusé mercredi l'entrée en matière de ce projet.

Le PDC, le PLR et l'UDC ont fait bloc pour s'opposer à ce projet de loi qui retourne au gouvernement. Lors du débat d'entrée en matière, la droite a estimé que la question des salaires devait être résolue par le biais des conventions collectives de travail. 'Il n'appartient pas à l'Etat d'intervenir pour décider des salaires', a déclaré le député PDC Dominique Thiévent.

Pour la majorité du Parlement, cette loi aurait pu nuire à la liberté économique.'Il est préférable de favoriser les conventions collectives plutôt que d'introduire un salaire minimum', a relevé le PLR David Balmer.

En refusant l'entrée en matière, la majorité de droite a désavoué le gouvernement. Le ministre de l'économie Michel Probst avait rappelé que ce salaire minimum de nature sociale résultait d'un compromis. Il a reconnu que le chemin pour y parvenir avait été semé d'embûches juridiques.

Sous-enchère salariale

La gauche a plaidé en vain en faveur de l'adoption de cette loi. 'Certains salariés vivent des situations indécentes', a relevé le député socialiste Loïc Dobler. Le président du PS jurassien a dans la foulée dénoncé les entreprises qui ne jouaient pas le jeu du partenariat social. 'Cette solution doit permettre une sanction claire contre les entreprises qui pratiquent la sous-enchère salariale', a estimé Loïc Dobler.

Le salaire de 19,25 francs de l'heure, soit 3500 francs par mois, est le résultat d'un compromis notamment dicté par le droit fédéral qui s'oppose à la fixation par les cantons de salaires minimaux de nature économique. Cela contreviendrait au principe de la liberté économique.

Le salaire minimum proposé dans le Jura était censé permettre à une personne qui travaille à plein temps de couvrir ses besoins vitaux selon les critères de la législation sur les prestations complémentaires. Il s'agissait donc d'un salaire social.

Ce projet faisait suite à l'acceptation en mars 2013 de l'initiative cantonale 'Un Jura aux salaires décents' par 54,2% des votants.

/ATS


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