Des investisseurs chinois ont aussi eu des visées sur Stadler Rail. Le patron du fabricant thurgovien de matériel ferroviaire a refusé. Son entreprise n'est pas à vendre, affirme Peter Spuhler dans l'hebdomadaire alémanique Schweiz am Sonntag.
'Je suis trop Suisse', se justifie l'entrepreneur. Favorable à une politique économique libérale, il ne critique pas pour autant la cession prévue du géant de l'agrochimie bâlois Syngenta aux Chinois. 'Si les propriétaires veulent vendre et qu'il n'y a pas d'acheteur national, il convient d'accepter une vente à l'étranger.'
Pour la Chine, une percée sur le Vieux-Continent dans le secteur des véhicules ferroviaires s'avère intéressante, parce qu'il existe seulement une dizaine de constructeurs européens. 'Si les Chinois veulent casser nos marchés, ils ont besoin ici d'une base, afin de maîtriser les procédures nationales d'approbation', explique M. Spuhler.
De manière générale, la Suisse est très populaire auprès des investisseurs chinois. L'an passé, pas moins de six sociétés de l'Empire du Milieu y ont réalisé des acquisitions ou pris des participations, plaçant la Suisse au 9e rang à l'échelle européenne.
La plus grosse transaction concerne le projet de reprise par ChemChina de Syngenta pour 43 milliards de dollars, en attente de l'aval des autorités de la concurrence.
Temps de travail normalisé
Pour Peter Spuhler, résister aux convoitises chinoises ne constitue pas le principal souci. Le franc fort l'inquiète bien davantage. L'abandon du taux plancher en janvier 2015 lui a coûté 200 millions de francs de chiffre d'affaires et 4 à 5% de sa marge d'exploitation.
En réaction, Stadler Rail s'est vu contraint d'augmenter le temps de travail. Depuis début 2016, ses employés sont retournés aux 40 heures hebdomadaires. Le fabricant de Bussnang (TG) s'estime maintenant bien paré et mise sur de nouvelles offres, de nouveaux segments et de nouveaux marchés.
/ATS