Barry Callebaut a étoffé ses ventes sur neuf mois de 7,6% en comparaison annuelle à 4,64 milliards de francs. Malgré un marché mondial en recul, le volume des ventes a progressé de 2,5% pour atteindre 1,32 million de tonnes, annonce le chocolatier industriel.
Hors effets de change, le chiffre d'affaires s'est enrobé de 12%, précise mercredi le groupe dans son rapport d'activités.
Au sein d'un marché de la confiserie mondial en contraction de 2,1%, la croissance de Barry Callebaut a notamment été soutenue par les marchés émergents et les produits de la gamme 'Gourmet et spécialités'.
Gourmet en hausse
Dans le détail, les produits cacaotés ont grappillé 0,8% pour atteindre 361'241 tonnes. Les articles destinés à l'industrie alimentaires se sont étoffés de 2,9% à 821'897 tonnes et les spécialités gastronomiques de 4,9% à 137'576 tonnes.
Le groupe va continuer d'investir dans les produits à marge élevée comme les gourmets. Ce marché est aujourd'hui fortement fragmenté et offre beaucoup de potentiel, a précisé à l'ats Victor Balli, chef des finances (CFO) de Barry Callebaut.
Si les volumes écoulés sur le Vieux continent ont enflé de 2,5%, leur produit n'a grignoté que 0,7% pour représenter 1,93 milliard de francs. En monnaies locales toutefois, le chiffre d'affaires a gagné 10,7%.
La demande outre-Atlantique s'est renforcée de 3,7% à 339'912 tonnes. Le chiffre d'affaires a décollé de 18,8% à 1,10 milliard de francs, sous l'impulsion notamment d'effets de change positifs.
En zone Asie/Pacifique, le géant du cacao a accru ses volumes de 6,7% à 52'357 tonnes, pour un chiffre d'affaires en progression de 9,6% à 205,7 millions de francs.
Les émergents en moteur de croissance
Barry Callebaut attribue d'ailleurs l'accélération de ses ventes principalement à l'implantation du groupe dans les pays émergents, où elle compte accroître encore ses capacités de production. 'En six ans, nous avons porté le nombre de nos usines en Asie de une à neuf et en Amérique du Sud de une à sept', se félicite le CEO Jürgen Steinemann.
En Amérique latine, où Barry Callebaut dispose d'une présence modeste dans de nombreux pays, la demande pour le chocolat se démocratise et l'entreprise revendique des gains de parts de marché. Un nouveau site de production sera lancé au quatrième trimestre au Chili, venant compléter celui initié en décembre dernier.
'Nous avons temporairement subi une correction plus importante que le reste du marché en Asie', reconnaît de son côté Victor Balli. La situation se présente toutefois désormais sous de meilleurs auspices, notamment en Chine et dans le Pacifique. La construction d'une nouvelle usine en Inde et un contrat d'approvisionnement récemment conclu en Indonésie préfigurent une nouvelle poussée de croissance, assure le grand argentier.
Accélérer encore la progression
Les résultats présentés s'inscrivent dans le cadre des prévisions moyennes établies par les analystes. La direction du groupe maintient ses ambitions d'accélérer encore la progression des volumes de ventes sur le dernier partiel de son exercice décalé 2014/15, qui s'achèvera fin août.
Pour l'heure, le groupe reste en deçà de ses objectifs à moyen terme, qui comprennent une croissance annuelle des volumes de 6 à 8%.
Sur ce segment, le groupe met la priorité sur son approvisionnement à l'interne, au détriment de la recherche active de débouchés externes. Les grains de cacao ont renchéri de 4% sur la période, en dépit de projections faisant état de surplus d'offre, rappelle encore Barry Callebaut. A l'inverse, les prix du sucre et de la poudre de lait se sont tassés.
Nouveau capitaine
Pour mémoire, M. Steinemann va quitter ses fonctions fin septembre pour rejoindre le conseil d'administration du groupe en qualité de vice-président. C'est le Français Antoine de Saint-Affrique, actuellement président d'Unilever Foods et membre du comité exécutif du géant néerlandais de l'agroalimentaire et des cosmétiques, qui reprendra la direction générale. Sa nomination en juin avait été saluée par les analystes.
A la Bourse suisse vers 10h30, la nominative Barry Callebaut concédait 0,5% à 1047 francs, après avoir pourtant chatouillé 1065 francs dans les premiers échanges. Le SPI s'enrobait simultanément de 0,68%.
/ATS