Christoph Blocher est favorable à un subventionnement des centrales nucléaires, même s'il juge que ce n'est pas une 'bonne idée'. Mais comme les énergies renouvelables ont été subventionnées, les autres doivent aussi être soutenues, déclare l'ex-conseiller fédéral.
Le subventionnement des centrales atomiques 's'impose', affirme M.Blocher dans un entretien diffusé dimanche par la SonntagsZeitung. Ainsi, 'le dommage est limité au maximum'. 'On devrait abaisser le prix du courant de tous les producteurs, afin qu'ils redeviennent compétitifs'.
Les secteurs de l'hydroélectricité et du nucléaire souffrent actuellement du prix de l'électricité qui se négocie en dessous des coûts de production. Le subventionnement de l'énergie solaire et de l'énergie éolienne en Allemagne est généralement invoqué comme cause principale.
Pour M. Blocher, cette situation empêche de laisser faire le marché, la 'meilleure solution', à son sens. Il appelle la Suisse à réagir: 'A mon avis, le subventionnement est contraire aux accords de l'OMC et à la libre circulation des marchandises de l'UE'. La Suisse doit porter plainte, s'insurge-t-il.
Comme les sociétés d'exploitation ne pourront pas attendre aussi longtemps, il ne reste 'pas d'autre choix que de distribuer aux producteurs électriques les mêmes cartes', poursuit-il. Ce n'est pas acceptable, selon lui, d'abandonner les sources d'énergie les moins rentables à cause des distorsions actuelles du marché.
Les idées fusent
D'autres politiciens ont livré ce week-end leurs propositions après l'annonce lundi dernier par Alpiq de son intention de vendre jusqu'à 49% de son portefeuille d'installations hydroélectriques. Le président à élire du PDC Gerhard Pfister suggère ainsi dans la 'SonntagsZeitung' de créer un fonds étatique en faveur de ces installations.
Le conseiller national et président du conseil d'administration des Forces motrices bernoises (BKW) Urs Gasche (PBD/BE) plaide dans la 'Schweiz am Sonntag' pour la création d'une société de défaisance. Les fonds de placement d'UBS ou de Credit Suisse pourraient y investir.
Une idée qui suscite peu d'écho chez les principaux intéressés. La cheffe des BKW Suzanne Thoma explique dans la 'Schweiz am Sonntag' qu'une telle société arriverait trop tard pour son entreprise qui a prévu de fermer la centrale nucléaire de Mühleberg fin 2019. 'Nous allons de l'avant, tout retard nous coûte de l'argent', explique-t-elle.
Système de quotas
Andrew Walo, patron d'Axpo, propriétaire des centrales de Gösgen, Leibstadt et Beznau, juge également que ce n'est pas une solution praticable, a-t-il déclaré dans la 'Samstagsrundschau' de Radio SRF1. Les bases légales et politiques font défaut, et les questions de sécurité d'approvisionnement et d'économicité ne sont pas résolues.
Mario Cavigelli, président de la Conférence gouvernementale des cantons alpins et conseiller d'Etat grison (PDC), propose d'instaurer un système de quotas, par lequel la Confédération imposerait un mélange de courants: 'Si l'on veut soutenir un type d'énergie, il n'y a qu'à augmenter le quota'. Cela permettrait de franchir une mauvaise passe momentanée comme celle que traverse l'énergie hydraulique.
/ATS