Caritas estime que la Suisse, qui profite énormément des pays du Sud pour ses marchés d'exportation, doit progressivement augmenter son aide publique à 1% du PNB. Elle plaide pour une plus grande cohérence politique.
Dans le message sur la coopération internationale 2013-16, la Suisse prévoyait d'augmenter sa contribution à 0,5% du revenu national brut d'ici 2015. Caritas a formulé lundi en conférence de presse ses revendications en vue du prochain crédit-cadre 2017-2020, qui sera présenté au printemps prochain par le Conseil fédéral.
'Les pays les plus pauvres sont fortement prétérités par les contrats de libre-échange, les régimes fiscaux et l'attitude des grandes entreprises internationales qui rapatrient la plus grande partie de leurs bénéfices', écrit l'organisation dans une prise de position présentée aux médias.
Un commerce équitable et une juste répartition des ressources dans les pays du Sud jouent un rôle important dans la stabilité et la sécurité de ces pays. Ces dernières sont aussi profitables à la Suisse et indispensables pour une coopération au développement efficace.
Caritas appelle le Conseil fédéral et le Parlement à une plus grande cohérence entre la coopération au développement et les autres politiques. Les autorités ont la responsabilité d'informer la population, notamment sur les Objectifs du développement durable (ODD) et sur les relations économiques très profitables que la Suisse entretient avec le monde.
Une aide critiquée
Caritas dénonce les discours des différents acteurs du monde politique et économique qui affirment que combattre la faim et la pauvreté dans le monde est inutile car inefficace. D'aucuns aimeraient conditionner l'aide à des revendications en matière d'asile, de religion, d'économie extérieure ou d'accès aux matières premières.
Le budget pour la coopération au développement est à nouveau mis sous pression: 'Les partis bourgeois préféreraient réduire les contributions à la coopération au développement que de toucher aux milliards qui sont versés à l'agriculture ou à l'armée', déplore l'oeuvre d'entraide.
L'oeuvre d'entraide qualifie de 'scandale' le fait de déduire les dépenses du domaine de l'asile de la coopération au développement. Elle s'insurge contre la tendance politique qui prétend financer les obligations de chaque département vis-à-vis du Sud par le budget de la DDC.
/ATS