Lecteurs anciens ou récents, journalistes, personnalités diverses: la foule s'est pressée samedi matin au brunch de L'Hebdo. Le dernier numéro du magazine (plus de 130 pages) sortira vendredi prochain.
Témoignages de lecteurs recueillis par des journalistes de l'hebdomadaire dont la fin a été annoncée lundi, galerie-photos puis visites accompagnées de la rédaction avec l'occasion de choisir la prochaine 'Une'. Le parcours proposé par L'Hebdo a rencontré le succès.
Une perte, un vide
'C'est une grande perte pour la Suisse romande', explique Alain, 73 ans. Lecteur de L'Hebdo depuis sa création le 11 septembre 1981, le Lausannois déplore 'le vide' que signifiera la disparition du journal. Le rythme hebdomadaire était aussi synonyme de 'prise de recul' par rapport à l'information quotidienne.
Tiphaine, 26 ans, abonnée depuis peu, regrette 'un format vraiment d'actualité', avec là aussi un rythme idéal pour s'informer en profondeur. Le papier aurait-il donc un avenir ? A cette question, la réponse fuse: 'ah oui, les écrans, on en a assez toute la journée'.
Emotion manifeste
Pour les journalistes du magazine, l'émotion était bien présente face à tous ces témoignages. Fondateur du titre, Jacques Pilet s'est dit 'touché' par cette foule et ces messages de sympathie et d'attachement envers une aventure de 35 ans.
'Je reste absolument convaincu qu'un lieu apparaîtra en Suisse romande pour les débats', a déclaré Jacques Pilet à l'ats sans donner davantage de précisions. 'Ca ira vite, dans les prochaines semaines, en complément du Temps'.
Une autre marque
Diverses discussions sont en cours, a relevé Alain Jeannet, rédacteur en chef de L'Hebdo. Les projets ne se feront toutefois pas sous cette bannière, a-t-il précisé. Sur un mur de la rédaction, diverses 'Unes' du dernier numéro de vendredi prochain étaient soumises aux visiteurs.
Les lecteurs ont réagi vite et négativement à celles qui étaient en noir, rappel à leurs yeux de la tragédie de Charlie Hebdo. 'Nous nous sommes tant aimés', semblait avoir la cote. Des lecteurs ont proposé des titres comme 'Zurich offense la Romandie' ou une interview par exemple: 'Le sadique de Zurich parle'. Avec, au final, des applaudissements adressés au rédacteur en chef.
Coup très dur
Lundi, l'éditeur Ringier Axel Springer Suisse a annoncé la fin de L'Hebdo et la disparition de 37 emplois à cause 'd'une situation déficitaire permanente'. La newsroom, qui regroupe L'Hebdo et Le Temps, devrait passer de 112 collaborateurs à environ 80. L'éditeur a promis d'affecter les fonds dégagés au renforcement du Temps.
/ATS