Le Musée d'art de Pully donne un coup de projecteur sur l'affiche de cinéma. Il retrace l'évolution de ce support du film au travers d'une centaine d'affiches issues des collections de la Cinémathèque suisse. A voir dès jeudi et jusqu'au 16 décembre.
L'exposition 'Le cinéma s'affiche' analyse les codes d'une centaine d'affiches. Le parcours chronologique et thématique permet de redécouvrir une sélection de visuels cultes, comme ceux de 'M le Maudit' de Fritz Lang, des 'Vacances de Monsieur Hulot' de Jacques Tati ou encore des 'Dents de la mer' de Steven Spielberg.
Ces affiches, images éphémères produites en masse, révèlent des spécificités nationales, des adaptations aux différents marchés. Et leurs auteurs ne sont pas insensibles aux courants artistiques.
Dans les collections de la Cinémathèque, le musée a découvert des 'merveilles inattendues', des raretés comme 'Le Lion des Mogols' (1924), une lithographie qui s'inscrit dans la montée du vedettariat en France durant les années 1920 et s'inspire du style Art Déco.
Art et commerce
L'affiche est un terrain d'expériences graphiques, mais aussi un support publicitaire qui répond à une logique commerciale. Le peintre Fernand Léger a participé aux décors du film 'L'Inhumaine' de Marcel l'Herbier (1923), mais ses propositions d'affiches n'ont pas été retenues: un choix commercial, explique le musée.
Les affiches cubaines détonent: texte et images ne cohabitent presque plus. L'image prime, car on veut avoir un visuel fort, la population étant alors très peu alphabétisée au moment de la révolution. Cuba veut se démarquer d'Hollywood et impose à ses graphistes de recréer le visuel de chaque film projeté sur son sol.
L'exposition est organisée à l'occasion du 70e anniversaire de la Cinémathèque suisse. Celle-ci possède un fonds iconographique qui rassemble plus de 500'000 affiches. Un chiffre qui n'est qu'une estimation, car l'inventaire est encore en cours.
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/ATS