« La Roue » d’Abel Gance en ciné-concert au Théâtre du Jorat

La rentrée de la Cinémathèque suisse sera marquée par la projection exceptionnelle le 28 août ...
« La Roue » d’Abel Gance en ciné-concert au Théâtre du Jorat

Photo: LaRoue_copyright 1923 - Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

La rentrée de la Cinémathèque suisse sera marquée par la projection exceptionnelle le 28 août au Théâtre du Jorat du chef-d’œuvre restauré d’Abel Gance, 'La Roue'. D'une durée de plus de sept heures, elle sera accompagnée par l’Orchestre des Jardins Musicaux.

Devenu un film culte pour de nombreux cinéphiles et mélomanes, 'La Roue' a bénéficié d’une restauration de grande ampleur. Ce travail a été mené par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, en partenariat avec la Cinémathèque française et la Cinémathèque suisse qui conserve l’une des rares copies colorisées du film.

Sorti en 1923, 'La Roue' est l’un des trois grands films muets d’Abel Gance avec 'J’accuse' (1919) et 'Napoléon' (1927). Modèle pour le cinéma d’avant-garde des années 1920, son style et son ampleur ont inspiré Eisenstein et Kurosawa. L’équipe du film comprend notamment Blaise Cendrars, comme assistant, et Fernand Léger qui dessina les affiches.

Projet pharaonique

Pour l’accompagnement musical de cette œuvre colossale, Arthur Honegger compose quelques musiques dont le célèbre 'Pacific 231'. Avec Paul Fosse, il constitue une partition rassemblant 117 pièces, parfois inédites, de compositeurs modernes du 20e siècle. Parmi eux, Darius Milhaud, Gabriel Fauré, Claude Debussy, Camille Saint-Saëns, Henri Duparc, Jules Massenet ou encore Pietro Mascagni.

Pour mener son ambitieux projet, tourné en grande partie en extérieur, ce qui est rare pour l’époque, Abel Gance prend toutes les libertés et fait exploser le budget initial. Seize mois de tournage, cent cinquante heures de rushes, 10'500 mètres de pellicule, divisés en un prologue et quatre chapitres, témoignent du caractère pharaonique de ce projet.

Avant-gardiste

Le producteur Charles Pathé avait prévu une durée de deux heures; à l’arrivée, il en fera plus de sept. Lorsqu’il sort en salles, le 16 février 1923, le film reçoit un accueil mitigé du public. L’avant-garde intellectuelle s’émerveille en revanche devant l’inventivité narrative et technique du film, du montage audacieux et du traitement inédit de la couleur.

'Il y a le cinéma d'avant et d'après 'La Roue', comme il y a la peinture d'avant et d'après Picasso', écrivait Jean Cocteau. A noter que le cinéaste a trouvé l'inspiration lors d’un séjour en Suisse, à Caux au-dessus de Montreux.

Programme de la rentrée

Dès le 24 août, la Cinémathèque suisse reprend également ses projections à Lausanne. Le programme met à l'honneur Brian de Palma, Douglas Sirk, ainsi que Dominique de Rivaz avec une rétrospective et son nouveau film. Sans oublier l'avant-première de la 'Dérive des continents (au sud)' de Lionel Baier.

/ATS
 

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