Pour la première fois, le Musée Rietberg de Zurich dédie une exposition à l'art de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle se concentre sur les régions du Moyen et Bas-Sepik, où la créativité est foisonnante. A voir jusqu'au 4 octobre.
Le fleuve Sepik, qui serpente sur près de 1200 km, détermine le quotidien des habitants de ses rives. Il les nourrit et les transporte mais il représente aussi une menace avec ses inondations et ses crocodiles, rapporte jeudi le Musée Rietberg.
Symboliquement, une pirogue de douze mètres de long invite le visiteur à commencer son voyage dans l'exposition. Jadis, ces pirogues servaient au commerce et à la guerre. Elles sont jusqu'à aujourd'hui le plus important moyen de transport du bassin.
Quelque 170 oeuvres sont présentées dans l'institution zurichoise. Le visiteur y découvre non seulement l'art de la région mais aussi la culture. Des films et sons documentent la vie de la population d'autrefois et de nos jours.
Culte des ancêtres
Au fil de l'exposition, le visiteur comprend l'importance et la place des ancêtres fondateurs dans la région. Ils sont omniprésents dans les objets de tous les jours et dans les rituels.
Les exemples les plus imposants de l'exposition sont deux sculptures en bois de sept mètres de long. Elles rassemblent plusieurs formes, tantôt visage humain, tantôt serpent, tantôt oiseau, personnifiant le monde des ancêtres.
Une autre section recrée l'organisation sociale des communautés du Sepik, les femmes et les hommes fréquentant des espaces séparés. Dans leurs aires, les femmes cuisinent et confectionnent des sacs ou des poteries.
Fascination pour les artistes occidentaux
Les maisons des hommes ont une structure imposante, une haute toiture et des décorations exubérantes. Y sont conservés les objets utilisés lors des rites masculins, comme des lances, des masques et des trophées.
Ce n'est qu'au début du 20e siècle que des explorateurs occidentaux se sont aventurés sur le fleuve Sepik. Ils en ont rapporté des pièces, dont certaines sont présentées à Zurich, qui ont influencé les artistes expressionnistes et surréalistes, fascinés par la poésie des objets provenant de l'Océanie.
/ATS