Histoire du flou et parfums Gaultier revisités à Photo Elysée

Une histoire du flou photographique, les parfums Jean Paul Gaultier visuellement revisités ...
Histoire du flou et parfums Gaultier revisités à Photo Elysée

Histoire du flou et parfums Gaultier revisités à Photo Elysée

Photo: Keystone/LAURENT GILLIERON

Une histoire du flou photographique, les parfums Jean Paul Gaultier visuellement revisités par des étudiants de l'ECAL et le travail de Gabriel Lippmann: Photo Elysée à Lausanne a présente jeudi ses trois nouvelles expositions. A découvrir du 3 mars au 21 mai.

'C'est une grande traversée et plongée dans l'histoire de la photographie', de ses débuts à nos jours, a résumé la directrice du musée Nathalie Herschdorfer devant les médias. Trois expositions pour des regards, des visions et des techniques très variées.

Dès l'entrée du musée, ce sont des photographies suspendues en format XXL en tissu, aux couleurs vives et sophistiquées, qui accueillent le public autour des parfums Jean Paul Gaultier. Avec 'ECAL x Jean Paul Gaultier: Under Your Smell', des étudiants du bachelor photographie de l'Ecole cantonale d'art de Lausanne (ECAL) proposent leur interprétation visuelle des parfums de la marque.

'Une trentaine d'élèves ont participé en duo à la création des oeuvres durant deux semestres. Ils ont disposé d'une grande liberté artistique tout en devant respecter l'image de la maison Gaultier', a expliqué Nicolas Coulomb, enseignant à l'ECAL, photographe et consultant pour Novembre Magazine.

Hypnotique et immersive

Expérience hypnotique et immersive, l'exposition explore les notions de beauté, d'identité et de genre. Les parfums 'Le Mâle', 'La Belle' et 'Scandal' sont au cœur de l'installation, aux textures contrastées: liquides, sèches, organiques et inertes, évoquant les composants des essences et le design des flacons. Portraits ou natures mortes, les images mettent en scène les fragrances dans un jeu esthétique de transgressions et d'extravagances.

'Under Your Smell' a été imaginée en collaboration avec Florence Tétier, directrice de création de Jean Paul Gaultier. L'expo avait déjà été présentée à l'occasion de Paris Photo 2022 au cœur même du siège parisien de la maison Gaultier.

Le flou, du défaut à l'art

C'est ensuite le flou qui s'introduit dans le bâtiment cubique avec une exposition retraçant son évolution dans l'histoire de la photographie, d'un défaut initial devenu expression artistique. Près de 400 oeuvres de plus 180 artistes sont présentées - tirées des collections du musée ou en prêts du MoMA à New York ou du Centre Pompidou à Paris -, d'Alfred Stieglitz à Gerhard Richter, en passant par Auguste Rodin, Man Ray, William Klein à Sarah Moon.

Jalonnée de comparaisons avec la peinture et le cinéma, elles racontent l'évolution de cette forme, ainsi que les valeurs qui lui sont associées selon les époques et les différentes pratiques photographiques. Absolument passionnante, 'Flou, une histoire photographique' est organisée en douze sections historiques et thématiques (flou pictoraliste, scientifique, moderne, subjectif, contemporain, etc).

'Le flou n'est pas né avec la photographie mais avec la peinture autour du 17e siècle. Il était très valorisé au niveau pictural, car c'était une technique pour lisser et adoucir un tableau. Caractérisée par la netteté dès ses débuts, la photo a, au contraire, eu beaucoup de peine à donner une légitimité au flou', a expliqué la commissaire Pauline Martin.

Le flou sera peu à peu valorisé, notamment grâce au cinéma mais aussi par rapport à la représentation du hasard, du mouvement, de la vitesse, de la modernité ou encore de la subjectivité. Le reportage et le photojournalisme donneront aussi une nouvelle légitimité au flou: la photo vraie, en direct, sans mise en scène, choc.

'Plaques-miroirs'

La dernière exposition met en lumière des images provenant du Fonds Gabriel Lippmann conservé à Photo Elysée. Elle permet de découvrir pour la première fois un ensemble aussi large des 'plaques-miroirs' dites Lippmann. Celles-ci sont produites grâce à la technique interférentielle, un procédé de reproduction des couleurs par ondulations, pour lequel Gabriel Lippmann a reçu le prix Nobel de physique en 1908.

L'observation de ces plaques scientifico-photographiques est une expérience solitaire: l'objet ne peut être bien vu que par une seule personne à la fois. Le musée conserve le plus grand ensemble de plaques réalisées par Lippmann lui-même et réunies dans une seule institution (soit 137 plaques sur près de 300 réparties sur tous les continents).

/ATS
 

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