La comédienne Catherine Deneuve, le peintre Pierre Alechinsky et l'architecte Christian de Portzamparc font partie des lauréats du 30e Praemium Imperiale. Considéré comme le 'Nobel des arts', ce prix récompense chaque année cinq artistes.
Ce prix prestigieux, dont le palmarès a été annoncé mercredi à Paris, a été créé en 1988 par la Japan Art Association. Chacun des cinq lauréats, dont trois de nationalité française cette année, recevra la somme de 15 millions de yens (environ 115'000 francs) lors d'une cérémonie le 23 octobre à Tokyo de la part du prince Hitachi, frère cadet de l'empereur Akihito.
La bourse pour les jeunes artistes, créée en 1997, a, elle, été attribuée à la 'Shakespeare Schools Foundation', au Royaume-Uni. Celle-ci organise depuis 2000 le plus grand festival de théâtre de jeunesse au monde.
Cinquante ans de carrière
Avec plus de cinquante ans de carrière, Catherine Deneuve est une des plus grandes actrices françaises, indissociable de l'oeuvre de Jacques Demy ('Les parapluies de Cherbourg'), de Luis Bunuel ('Belle de jour') et de François Truffaut ('Le dernier métro'). L'actrice sera bientôt à l'affiche du prochain film de Kore-Eda, lauréat de la Palme d'or 2018 à Cannes.
Âgé de 90 ans, le peintre et graveur franco-belge Pierre Alechinsky a été salué pour son oeuvre à mi-chemin entre expressionnisme et surréalisme. Figure phare du groupe avant-gardiste CoBrA dans l'Europe d'après-guerre, Alechinsky s'est beaucoup inspiré de la calligraphie japonaise.
'Ce n'est pas seulement un honneur, mais un bonheur (...) Je pense à mes amis disparus de CoBrA et je m'étonne d'être', a confié Pierre Alechinsky. Il a assuré que ce prix est pour lui 'totalement inattendu'.
'La sculptrice du brouillard'
Parmi les autres lauréats, figure Christian de Portzamparc, 74 ans. Il est un des grands artisans du renouveau de l'architecture française, grâce à une oeuvre ne relevant ni du classicisme ni du modernisme. On lui doit notamment l'ambassade de France à Berlin, le musée Hergé en Belgique et plus récemment la Prism Tower à New York (début 2017).
Le Praemium Imperiale a également récompensé la Japonaise Fujiko Nakaya, 85 ans, pour la sculpture et le chef d'orchestre italien Ricardo Muti, 77 ans, qui a été à la tête des plus grands orchestres au monde. En 1971, il fut invité par Karajan à diriger au Festival de Salzbourg, inaugurant une collaboration ininterrompue jusqu'à aujourd'hui, avec le festival autrichien.
Connue comme 'la sculptrice du brouillard', Fujiko Nakaya crée de son côté des sculptures vaporeuses, certaines temporaires, et manifeste un vif intérêt pour les questions environnementales.
/ATS