Avenches Opéra est encore sur la sellette après l'édition 2016

Nouvelle déconvenue pour le Festival d'Opéra d'Avenches (VD) qui a clôturé vendredi soir. Environ ...
Avenches Opéra est encore sur la sellette après l'édition 2016

Avenches Opéra est encore sur la sellette après l'édition 2016

Photo: Keystone

Nouvelle déconvenue pour le Festival d'Opéra d'Avenches (VD) qui a clôturé vendredi soir. Environ 18'000 personnes ont fait le déplacement pour cette 22e édition. Insuffisant, regrettent les organisateurs qui se battent pour la survie de l'événement.

L'an dernier déjà, ceux-ci avaient annoncé que la manifestation était en péril. Malgré une météo clémente, 'Le Barbier de Séville' n'avait pas attiré suffisamment de monde, même si 18'000 spectateurs avaient fait le déplacement.

Cela représente près de 30% de moins que lors de l'édition 2014. Une édition qui avait pourtant souffert de la mauvaise météo et où deux représentations sur six étaient tombées à l'eau.

Oeuvre saluée

Cette année, six représentations de 'Madama Butterfly' étaient au programme, dont une seule s'est jouée dans le manège équestre en raison de la météo. Dans un communiqué vendredi, les organisateurs relèvent que la mise en scène de cette oeuvre de Puccini a été 'unanimement saluée par la critique'. Mais cela n'a visiblement pas suffi.

Public vieillissant

Interrogée sur le manque d'intérêt du public pour ce festival qui autrefois attirait les foules jusqu'à jouer à guichets fermés, Virginie Pilault avance quelques hypothèses. 'Notre public vieillit', souligne la chargée des relations avec la presse. 'On essaie d'en attirer un plus large, plus jeune, moins spécialiste'.

Pour ce faire, la manifestation a divisé par deux le prix plancher de ses billets passant de 80 francs à 40 francs. Avec une carte d'étudiant et s'il a moins de 25 ans, un jeune peut même bénéficier d'un rabais de 50%.

Billet à 20 francs

'On peut avoir un billet à 20 francs, ce qui permet de découvrir l'opéra en plein air au prix d'une entrée au cinéma', souligne Virginie Pilault. Mais il faut être patient, estime-t-elle: 'cela ne se décrète pas en une année.'

Un avis partagé par Michel Francey, directeur du festival. 'Changer les habitudes, cela prend du temps. Mais on se rend compte qu'on est sur le bon chemin'.

Pour le directeur, il faut donc accorder du temps et davantage de moyens publics à cet événement budgétisé à environ 3,5 millions de francs. Aujourd'hui, la part du financement provenant des autorités est de 5%. Insuffisant, juge-t-il. Pour le reste, la manifestation compte sur la billetterie, les sponsors et des dons.

Concurrence sportive

Autre piste pour expliquer ce manque d'intérêt: l'Euro. 'C'était un concurrent féroce', lâche Virginie Pilault. Car je pense qu'on peut aimer le football et l'opéra'.

De son côté, Michel Francey rappelle aussi qu'à l'époque où le festival a été créé, il était le seul à proposer cette offre dans ces arènes. Depuis, d'autres festivals de ce type ont vu le jour en Suisse alémanique.

Reste qu'au final, l'homme veut croire que la manifestation aura à nouveau lieu l'an prochain. 'Tant que je serai là, je me battrai.'

/ATS


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