La justice donne raison à Frédéric Hainard.
Le Tribunal de Boudry a condamné un journaliste à 30 jours-amende avec sursis pour diffamation et atteinte à l’honneur. L’ancien conseiller d’Etat avait porté plainte pour un article paru en 2013 sur le site « La méduse, journal en ligne suisse ». Le journaliste y revenait sur une affaire de 2005. Frédéric Hainard était alors officier à la police judiciaire. Un enfant avait été amené au poste pour obliger sa mère, qui était en situation illégale en Suisse, à venir le chercher. Une affaire classée par la justice, ce que le journaliste ignorait.
Mais c'est justement sur cette affaire que se fondait le journaliste pour relever que Frédéric Hainard avait récidivé dans cette manière de faire alors qu’il était conseiller d’Etat. Pour le juge, non seulement il n’y a pas récidive, mais en plus le journaliste utilise des termes méchants pour qualifier les agissements de Frédéric Hainard. Il écrit par exemple que « séquestrer l’enfant pour contraindre la mère est un vieux truc sadique, connu depuis l’Antiquité pour sa cruauté insigne. » Dès lors, Frédéric Hainard peut passer, aux yeux du lecteur, comme un homme ayant un comportement répréhensible.
Pour sa défense, le journaliste relevait qu’il n’était pas au courant du classement de la procédure. Ce qui ne change rien pour le juge. Au vu de sa formation, le journaliste aurait dû vérifier ses dires avant de publier son article. Raison pour laquelle il est aussi reconnu coupable de diffamation. Frédéric Hainard ne touchera en revanche pas les 4'000 francs demandés pour tort moral.
Pour l’avocat de la défense, le juge a fait une lecture très juridique de l’affaire. Il attend les considérants écrits du jugement, mais il est fort probable qu’il fera appel. /sma